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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

à vous entretenir que de choses divines. J’en ai pourtant l’esprit tout plein, et je veux, un jour ou l’autre, faire un livre là-dessus que je vous dédierai. Je travaille comme un nègre pour de l’argent ; il en faut pour les autres. Mais ce devoir-là est bien lourd ! Quand donc, mon Dieu, aurai-je un an à moi, pour faire un livre qui ne me rapportera rien ?

Encore adieu. Maurice, bien portant, vous embrasse, et vous déclare qu’il n’a pas eu la gale, mais tout bonnement une urticaire.


CCCLXXXIII

À M. CHARLES JACQUE, À BARBIZON


Nohant, 7 janvier 1855.


Ils et elles sont arrivés ce soir bien vivants, et je ne peux pas vous dépeindre la scène d’étonnement et d’admiration de toute la famille, bêtes et autres, à la vue de ces superbes animaux.

Quand tout cela ne donnerait ni œufs ni poulets, c’est tellement beau à voir, qu’on se le payerait encore avec plaisir. On a tout de suite installé la compagnie dans son domicile et mis à l’engrais toute la valetaille, indigne de frayer avec pareille seigneurie. Vos instructions vont être affichées à toutes les portes de l’établissement, et j’aurai le plaisir d’y veiller ; car ce monde-là en vaut la peine.