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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/44

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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ques jours de repos qu’il lui faudrait. C’est toute une vie plus douce. Comment et de qui l’obtenir ?

Tu ne m’as pas dit si Georget avait bien supporté son voyage, et s’il avait repris les belles couleurs qu’il avait un peu perdues ici. Aie bien soin de lui et ne t’en sépare qu’à bonnes enseignes.

Solange est à Paris mieux portante et plus tranquille du côté de ses affaires. Son père s’exécute un peu avec elle, son mari pas du tout. Elle pensait pouvoir t’être utile, et, sans notre malheur, je suis sûre qu’elle aurait fait son possible. Elle y reviendra certainement quand elle pourra sortir et se montrer un peu.

Embrasse toute ta chère maison pour moi : George, Charles et Marie, à qui je n’ai pas la force d’écrire. Je n’écris plus à personne, je ne peux pas. Chaque fois que je parle de moi, même pour dire un mot, je me sens comme prise de fièvre pour toute la journée ; c’est un état maladif certainement et qui passera. Ne t’en inquiète pas, j’y fais et j’y ferai mon possible. Je t’embrasse de toute mon âme. Ah ! ma pauvre enfant, que je voudrais te donner autant de bonheur que j’ai de peine !