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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/95

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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ponsabilité de ma propre existence. C’est ce que j’avais trouvé, l’autre année, à Frascati pendant trois semaines, et à la Spezzia pendant huit jours. C’est là ce que je demande au bon Dieu de retrouver pendant six mois quelque part, sous un ciel doux et dans une nature pittoresque ; rêve bien modeste, mais qui passe devant moi dix ans de suite sans se laisser attraper.

Cependant, il ne faudra pas venir nous voir ici à l’improviste ; car, si les jours de liberté se présentaient, je les prendrais aux cheveux et il serait fâcheux de nous croiser sur les chemins. Avertissez-moi toujours un peu d’avance. Je suis contente de vous savoir utilement occupé et en possession d’un si beau brin de fille que votre Solangette. Il me tarde de la voir et de l’embrasser, ainsi que sa mère. J’attends tous les travaux que vous m’annoncez, et je vous félicite du bon courage qui vous soutient. Ici, l’on se soutient aussi, chacun dans son travail, même ma pauvre patraque de Solange, qui s’est mis en tête de faire des vers, et qui arrivera peut-être à en faire d’assez jolis.

Je vous envoie, de sa part et de celle de tous, une masse d’amitiés et de poignées de main. J’y joins mes tendres et maternelles bénédictions.