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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/368

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J’étais inquiète de vous pour cet enterrement dans la neige et ces émotions tristes. Enfin vous n’êtes pas malades ! Il fait beau ici, encore assez froid ; je ne sors qu’en voiture et bien emmitouflée.

Mon pauvre Flaubert est triste. Je ne le vois pas, il soigne un ami mourant ; plus son larbin, qui a un rhumatisme articulaire. En outre, on n’a pas voulu de sa féerie à la Gaieté ; il a vraiment du malheur !

Zacharie va bien ; ses grandes jambes m’aident beaucoup ; je lui ai donné trente places pour des étudiants ses amis, tous Berrichons ou Marchois.

Je vous bige mille fois. Ne soyez pas malades.


DCCXXIV

AU MÊME


Paris, 26 février 1870.


Il faut que je vous écrive vite, vite. J’ai soupé cette nuit comme un ogre et j’ai dormi comme un bœuf ; je me suis levée à une heure et les visites me pleuvent.

Quelle soirée, mes enfants ! quel succès ! quel bon public ! Salle grippée, retenant sa toux et sa respiration pour écouter, appréciant tout, applaudissant de lui-même, de toutes les places. Les claqueurs ont pu ménager et reposer leurs pattes. Un sifflet s’est risqué à la scène première des deux jeunes gens. Ça a