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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/59

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DLXXI

À M. CHARLES PONCY, À TOULON


Palaiseau, 26 août 1864.


Cher ami,

Pendant que vous étiez dans la fatigue et dans l’angoisse, nous étions dans le désespoir. Nous avons perdu notre cher petit Marc, si joli, si gai, si vivant, et qui venait d’atteindre son premier anniversaire ! — Maurice et sa femme avaient été voir mon mari, près de Nérac. L’enfant y a été pris de la dyssenterie, et il y est mort après douze jours de souffrances atroces. Je le croyais sauvé ; j’avais tous les jours un télégramme et je ne m’inquiétais plus, quand la nouvelle du plus mal est arrivée. Je suis partie pour Nérac. Nous sommes arrivés pour ensevelir notre pauvre enfant, emmener les parents désolés et leur rendre un peu de courage. Ils ont été, en effet, depuis, passer quelques jours près de Chambéry, chez M. Buloz. Maintenant, ils sont à Paris, occupés d’acheter, non loin de moi, une maisonnette, pour être à portée des occupations de Paris, sans habiter Paris même.

Moi, j’habite décidément Palaiseau, où je me trouve très bien et parfaitement tranquille. C’est un Tamaris