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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/152

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Moi je n’ai pas le courage d’y aller. Viens donc me voir avant de retourner à Croisset. Je m’ennuie de ne pas te voir, c’est une espèce de mort.


DCCCXIX

À M. CHARLES-EDMOND, À PARIS


Nohant, 23 juillet 1871.


Cher ami,

Je suis charmée de vous savoir sorti de toutes ces crises violentes. Est-il vrai que votre maison de campagne ait été pillée, dévastée, abîmée, comme on nous l’a dit ? Vous ne nous parlez pas des pertes matérielles ; les vôtres ont du être sensibles ; car vous aviez des objets d’art, et ce sont presque des êtres qu’on a le droit de regretter.

Les journaux m’ont, pour la vingtième fois, gratifiée d’une grosse maladie : je ne me suis jamais mieux portée. La vieillesse m’a fait une santé de fer, à l’épreuve même du chagrin, qui, pourtant, a été long et profond. Nous voici dans une période d’allègement relatif, c’est-à-dire que nos malheurs, à l’état aigu, ont cessé d’empirer. Mais revivrons-nous de la vie normale qui convient à la France ?