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Je connais ce genre de consternation qui suit le combat contre la mort.

Enfin, mon pauvre enfant, je ne puis que t’ouvrir un cœur maternel qui ne te remplacera rien, mais qui souffre avec le tien et bien vivement à chacun de tes désastres.


DCCCL

À M. PAUL ALBERT, À PARIS


Nohant, 13 avril 1872.


Merci pour les précieux volumes ! Croyez que je serai votre écolière reconnaissante ; car je ne sais rien de ce que je sais ; autrement dit, je sais tout peu et mal.

Non, vous ne vous exagérez pas le charme et la bonté de votre enfant. Si vous pouvez le garder longtemps ainsi, il sera une exception. Mais, à vingt-deux ou vingt-trois ans, ces candeurs-là nous échappent ; le scepticisme les bouleverse. Il faut peut-être que cette lutte s’accomplisse.

Nous serons là, heureusement, pour lui dire la différence entre le réel éphémère et le vrai éternel ; et, comme il est très doué d’intelligence, il y a gros à parier qu’il comprendra.

À vous tous de cœur.

GEORGE SAND.