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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/23

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Au milieu de tout cela, je suis contente d’avoir de vos nouvelles, nous étions inquiets de vous. Nous vous envoyons toutes nos tendresses.

G. SAND.


DCCLI

À MADAME EDMOND ADAM, À PARIS


Nohant, 20 août 1870.


Je suis un peu remontée, comme tout le monde, par ces héroïques efforts de notre armée et par le silence gardé, dans toutes les bonnes mesures, sur le coupable qui les signe encore ! J’ai peur qu’à la suite d’une victoire, Paris ne lui pardonne. Paris est chaud mais frivole ; il croit punir par le mépris ; mais les gens qui ne le sentent point ne sont pas punis du tout. Comment ! cette Chambre ne prononcera pas la déchéance ? Il y a, je le sais, une autre issue qui serait un idéal : c’est que, parlementairement, et face à face, on le forçât d’abdiquer, et que la joie publique remplaçât les luttes sanglantes. Mais c’est trop idéal, et l’humanité n’a pas encore su trouver l’expression calme et puissante de l’opinion publique. Le suffrage universel, si désastreusement corrompu, nous donnera-t-il un jour ce résultat ? il était libre en 48, et il ne nous l’a pas donné.