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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/40

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muns ; nous serons moins tristes en famille que de vivre loin les uns des autres, et Maurice sera à portée de faire son devoir si on a besoin de lui dans les circonstances où nous nous trouvons.

Je t’envoie ma lettre pour Pestel, prends-en connaissance et fais-la-lui remettre tout de suite en demandant la réponse, que tu m’enverrais avec la tienne ; car je n’établis tout cela qu’à la condition de t’être agréable.

Je t’embrasse tendrement.

TA TANTE.


DCCLXIV

À GUSTAVE FLAUBERT, À CROISSET


La Châtre, 11 octobre 1870.


Nous sommes vivants à la Châtre. Nohant est ravagé par une variole compliquée, affreuse. Nous avons dû emmener nos petites dans la Creuse, chez des amis qui sont venus nous chercher, et nous y avons passé trois semaines, cherchant en vain un gîte possible pour une famille durant un trimestre. On nous a appelés dans le Midi et offert l’hospitalité ; mais nous n’avons pas voulu quitter le pays, où, d’un jour à l’autre, on peut se rendre utile, bien qu’on ne sache guère encore par quel bout s’y prendre.