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Page:Sand - Cosima.djvu/109

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ORDONIO

Peut-être que, si nous prenions pour juge le comte des Uberti, il trouverait Votre Altesse aussi coupable que moi.

LE DUC.

Silence sur votre vie, monsieur ! vous aurez satisfaction.

ORDONIO.

J’y compte.

Il sort.
LE DUC, à Cosima.

Madame, pardonnez-moi l’abandon où j’ai paru vous laisser ; je n’ai pas cessé un instant de veiller sur vous, mais je devais connaître la vérité, et l’équité a passé avant la courtoisie.

COSIMA.

Merci, monseigneur ! béni soyez-vous ! Mais ce que le sort avait décidé est accompli… Il est trop tard pour le réparer… Oh ! Alvise !

LE CHANOINE.

Ma fille, tout est réparé ! que tout soit oublié…

ALVISE.

Mais voyez comme elle pâlit !… Cosima !… Qu’as-tu donc ?

COSIMA.

Mon père, absolvez-moi, priez pour moi, j’ai manqué de confiance en Dieu.

LE CHANOINE.

Malheureuse enfant, achève !

COSIMA.

Je me suis donné la mort… Je ne voulais pas survivre à la honte… Le poison… Oh ! Alvise, je n’espérais pas mourir entre vos bras.

LE CHANOINE.

Dieu te pardonne, ma fille !

NÉRI, tirant son poignard.

Et moi, je vais la venger !