Aller au contenu

Page:Sand - Cosima.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

COSIMA, s’arrêtant.

Qu’as-tu ? Ta voix est changée !… Tu sembles agité !… Tu ne me réponds pas ? (Effrayée.) Vous n’êtes pas Néri !

Elle veut fuir.
ORDONIO, la retenant de force.

Ne craignez rien, madame : c’est l’homme qui vous aime.

COSIMA.

Laissez-moi, monsieur !… Néri !… J’appellerai Néri.

ORDONIO.

Votre voix est étouffée par la peur ou par la colère ; n’essayez donc pas de crier. Néri est déjà loin, d’ailleurs.

COSIMA.

Oh ! mon oncle !… à mon secours !…

ORDONIO, tirant son épée.

Madame, je vous avertis qu’il en va coûter la vie au premier que vos cris appelleront ici, fût-ce votre mari, fût-ce le prêtre à qui vous venez de vous confesser.

COSIMA.

Vous étiez là ?…

ORDONIO.

Et j’ai entendu votre confession, madame. Voilà pourquoi je suis résolu à tout braver, à tout immoler à mon amour et au vôtre.

COSIMA.

Au mien ? Vous n’avez que mon mépris !

ORDONIO.

Votre oncle le chanoine n’emporte pas cette pensée, madame !

COSIMA.

Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! permettras-tu que je sois ainsi outragée ? Elle veut encore s’échapper et se heurte contre des chaises. Ordonio la retient dans ses bras.

ORDONIO.

Outragée ? Vous me jugerez mieux, madame, quand vous