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Page:Sand - Cosima.djvu/40

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PASCALINA.

Et monsieur qui n’a pas seulement soupe ! (Aux estafiers.) Messieurs, laissez-lui le temps de souper !

ALVISE, au barigel.

Votre Seigneurie n’a pas de temps à perdre. Allons, courage, ma femme !… Au revoir, Néri !

Ils sortent tous, excepté Cosima, qui retombe accablée sur une chaise, et Néri, qui n’ose lui parler. Un instant de silence.
NÉRI.

Au nom du ciel, Cosima, ne vous laissez pas abattre ainsi ! Que peut-il arriver de pire à notre cher Alvise que de passer une nuit en prison ?

COSIMA.

Ne me dites donc pas cela, Néri ; est-ce que vous ne connaissez pas la justice et les juges dans ce pays-ci ? est-ce que vous croyez qu’ils lâcheront aisément leur proie ? Mais cela ne s’est jamais vu !

NÉRI.

Et ne pas savoir ce dont on l’accuse ! ne pouvoir rien faire pour le secourir ! Quel est donc l’infâme qui a pu calomnier un homme tel que lui !




Scène VI


LE CHANOINE, COSIMA, NÉRI.


COSIMA.

Oh ! mon oncle, savez-vous ce qui est arrivé ?

LE CHANOINE.

Hélas ! oui ; je viens de rencontrer Alvise qu’on emmène en prison. J’ai compris que j’arrivais trop tard. Pourtant je n’ai pas perdu un instant !

NÉRI.

Eussiez-vous donc pu nous préserver de ce malheur ?

LE CHANOINE.

Si la vigilance du conseil ne m’eût devancé, j’eusse déter-