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Page:Sand - Flamarande.djvu/118

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XXIV


Dès que je fus assez remis de ma fatigue et de mon émotion pour causer avec la Niçoise, je vis que la pauvre femme avait été aussi bouleversée que moi, et j’eus à me défendre de ses reproches. Elle était avant tout en défiance de mon travestissement et ne consentit à me reconnaître que quand j’eus retiré ma perruque et mes favoris blonds.

— C’est égal, répétait-elle, vous m’avez fait faire une mauvaise action. Vous me disiez que je gagnerais beaucoup d’argent sans faire rien de mal ; vous m’avez trompée ! Nous enlevons ce pauvre petit, et sa mère, qui n’en sait rien, ne l’aurait certainement pas souffert. Elle est bonne, cette dame, c’est un ange de douceur, et le mari a l’air d’un diable qui se moque de Dieu et des hommes. Il fait peur quand il vous regarde. Je n’ai pas osé lui résister hier quand il m’a dit d’aller à la