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Page:Sand - Flamarande.djvu/173

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Il essaya de me prouver par beaucoup de sophismes que j’avais été le ministre d’une punition méritée, et je fus entraîné à lui dire que je croyais cette punition injuste, que je regardais sa femme comme la victime la plus pure et la plus intéressante.

— Ce que c’est que la beauté ! reprit-il en ricanant. Il faut donc que les esprits les plus droits et les caractères les plus purs subissent son prestige ! Je ne vous le reproche pas, Charles ; je l’ai subi aussi, je le subis peut-être encore, puisque je pardonne.

— Non, m’écriai-je, vous ne pardonnez pas ! Votre dépit est assouvi, voilà tout. Vous lui ôtez son fils et vous osez dire : « J’ai pardonné ! »

— Son fils, elle l’a oublié. Elle en a un autre, elle a le mien ; elle aurait tort de se plaindre. Vous ne m’avez pas dit où est l’autre Qu’en avez-vous fait ?

— Vous m’aviez défendu de vous en parler, vous ne vouliez plus entendre prononcer son nom. Tenez-vous maintenant à savoir où il est ?

— J’aime mieux l’ignorer, ne me le dites pas.

Et, au bout d’un instant, ayant réfléchi, il reprit :

— Si fait, je dois le savoir.

— Il est chez vous, monsieur le comte.

« — Comment, chez moi ? ici ?

— Il est chez vous, à Flamarande.