Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/140

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comme il avait fait la première fois, et je ne l’ai pas revu de la journée. Il s’est excusé de manger avec nous, parce qu’il avait trop de travail ; c’est-à-dire qu’ayant entrepris de m’enflammer le cœur par la fascination du regard, il a été dépité de ne réussir qu’à me sembler absurde.

Ma foi ! tant pis pour lui, après tout ! qu’il boude si bon lui semble ! Y a-t-il rien de plus inattendu et de plus extravagant que ces hommes à systèmes mystérieux, qui n’ont pas la notion des convenances sociales et qui croient pouvoir tout arranger selon la loi de Dieu, même l’amour et le mariage ? Il se sera dit, j’en suis sûre, qu’il était un homme supérieur, et que, puisque j’avais un brin d’esprit, je ne pouvais faire autrement que de l’admirer jusqu’à l’hyménée inclusivement. Quel dommage que ces têtes si vastes et si pleines manquent presque toujours de mesure et de tact !

Je me suis demandé hier, toute la journée, si