Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

c’est que j’ignorais l’importance qu’ils étaient à la veille de prendre dans les éventualités de mon avenir. Je les voyais très-souvent, et Malcolm faisait partie de mon cortége ; cortége que je devais beaucoup à la présence de Rosemonde, sans laquelle mon père ne m’eût pas permis de tant chevaucher avec une si brillante escorte. Mais j’étais loin de penser qu’un si jeune homme eût la prétention de m’épouser.

C’est au moment de quitter Rome que j’ai été avertie par mon père de ce qui me menaçait. J’en ai ri d’abord aux éclats. Un mari encore enfant à une vieille fille comme moi ! Mais lady Rosemonde est venue me trouver.

— Ma chère, m’a-t-elle dit avec sa franchise originale, mon fils vous aime de passion. J’ai tout fait, tout dit pour l’en détourner. Je vous trouvais, lui trop jeune, et vous trop femme du monde ; mais j’ai échoué, et je vous prie de voir avec moi le bon côté de cette union.