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Page:Sand - Francia.djvu/131

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avec nous ; le matin, nous mangeons les restes, toi et moi.

— Ah ! s’écria Dodore en serrant les poings, si j’avais pensé ! Je prendrai un état, Fafa, vrai ! Je vais me mettre à n’importe quelle pioche ! Faut travailler, faut pas dépendre comme ça !

— Quand je te le disais ! Tu voyais bien qu’à coudre chez nous des gilets de flanelle dans la journée, je ne pouvais pas gagner plus de six sous ; avec ça, je ne pouvais pas t’élever et vivre sans mendier. Les amoureux sont venus me dire : — « Ne travaille donc pas, tu es trop jolie pour veiller si tard, et d’ailleurs, tu auras beau faire, ça ne te sauvera pas. » Je les ai écoutés, croyant que l’amitié empêcherait la honte, et nous voilà !

— Faut que ça finisse, s’écria Dodore ; c’est à cause de moi que ça t’arrive ! faut en finir ! Je vas chercher Antoine ! Il paiera tout, il te conduira quelque part d’où tu ne sortiras que pour l’épouser !

Antoine adorait Francia ; elle était son rêve, son idéal. Il lui pardonnait tout, il était prêt à la pro-