Page:Sand - Francia.djvu/140

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rézina, jolie, douce, modeste dans ses manières, assez fière pour n’implorer personne, assez dévouée pour se charger de son frère, ce n’était pas la première venue, et si on lui reprochait d’avoir des liaisons irrégulières, on l’excusait en voyant qu’elle ne voulait être à charge à personne. L’égoïsme réclame toujours sa part dans les jugements humains. On repousse une mendiante qui vous dit :

— Donnez-moi pour que je ne sois pas forcée de me donner.

Et on a raison jusqu’à un certain point, car beaucoup exploitent lâchement cette prétendue répugnance à l’avilissement. On aime mieux que l’innocence succombe fièrement sans demander conseil, et qu’elle porte sans se plaindre la fatalité du destin.

Francia laissait donc derrière elle un groupe qu’elle appelait le monde, et qui était le sien. Elle se trouvait seule, ayant pour tout appui un étranger qui promettait de l’aimer, pour toute relation un inconnu, ce Valentin, dont la perversité, voilée