Page:Sand - Francia.djvu/143

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der le pas à l’oncle dont il dépendait absolument.

— Vous avez, lui dit-il, consommé ma disgrâce hier à l’Opéra. Ma belle hôtesse n’a plus un regard pour moi, et pour m’en consoler je me suis jeté dans une moindre, mais plus facile aventure. J’ai pris chez moi une petite ; ce n’est pas grand’chose, mais c’est parisien, c’est-à-dire coquet, gentil, propret et drôle ; vous me garderez pourtant le secret là-dessus, mon bon oncle ? Madame de Thièvre, qui est passablement femme, me mépriserait trop, si elle savait que j’ai si vite cherché à me consoler de ses rigueurs.

— Sois tranquille, Diomiditch, répondit Ogokskoï d’un ton qui fit comprendre à Mourzakine qu’il comptait le trahir au plus vite.

C’est tout ce que désirait ce prince sauvage, doublé d’un courtisan rusé. Madame de Thièvre était déjà prévenue ; elle savait ce qu’il avait plu à Mourzakine de lui confier. Francia, selon lui, était une pauvre fille assez laide dont il avait pitié et à laquelle il devait un appui, puisque, dans