Page:Sand - Francia.djvu/170

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jour. Je donnerais ma vie pour un sourire de toi !

Pendant qu’elle s’habillait, on apporta des cartons où elle dut choisir rubans, écharpes, voiles, chapeaux et gants. Elle accepta moitié honteuse, moitié ravie. Elle était prête, elle était parée, émue, heureuse, quand le docteur reparut. Elle redevint pâle. Le prince reçut M. Faure avec une politesse railleuse.

— Votre petite malade est guérie, lui dit-il, elle sait que je n’ai massacré personne de sa famille. Nous allons sortir ; veuillez me dire, docteur, ce que je vous dois pour vos deux visites.

— Je ne venais pas chercher de l’argent, répondit M. Faure, j’en apportais, je croyais avoir une bonne action à faire ; mais puisque j’ai été, selon ma coutume, dupe de ma simplicité, je remporte mon aumône et je vais chercher à la mieux placer.

Il s’en alla en haussant les épaules et en jetant à Francia confuse un regard de moquerie méprisante qui lui alla au fond du cœur comme un coup d’épée. Elle cacha sa tête dans ses mains, et resta