Page:Sand - Francia.djvu/214

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l’enlèvement, et, en homme qui paye cher toutes choses, il ne se gêna pas pour faire éveiller et appeler Valentin.

Francia observait tous ses mouvements, elle attendait qu’il fût seul. Elle voulait se montrer, quand Valentin entra. Mourzakine allait parler en français ; allait-il parler d’elle ? Elle écouta et ne perdit rien.

— Il paraît, mon cher, dit le prince à l’homme d’intrigues, que vous m’avez laissé voler ma petite amie ! Je ne vous aurais pas cru si facile à tromper. Comment se fait-il que vous soyez rentré sur les minuit sans la ramener ?

Valentin montra une très-grande surprise, et il était sincère. Il raconta comment le comte lui avait donné congé de la part du prince. Il était impossible de soupçonner un projet d’enlèvement.

— N’importe ! vous avez manqué de pénétration. Un homme comme vous doit tout pressentir, tout deviner, et vous avez été joué comme un écolier.

— J’en suis au désespoir, Excellence ; mais je