Page:Sand - Francia.djvu/256

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puisque vous me repoussiez sans merci de votre sanctuaire ?

LOUISE.

Vous saurez tout, car vous êtes de trop bonne compagnie pour me demander d’où je tenais ces renseignements ; on m’avait dit que vous étiez méchant.

VALROGER.

Méchant ! Voilà un mot terrible. Voulez-vous me l’expliquer, madame ?

LOUISE.

Je ne puis vous l’expliquer que comme je l’entends. Un méchant, c’est un cœur haineux, et on vous accusait de haïr les femmes.

VALROGER.

Comment peut-on haïr les femmes ?

LOUISE.

C’est les haïr que de les rechercher pour le seul plaisir de les compromettre. Les compromettre, c’est leur faire perdre l’estime et la confiance qu’elles méritaient, c’est leur faire le plus grand tort et le plus grand mal : voilà ce que c’est qu’un méchant.