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Page:Sand - Francia.djvu/49

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que rendait plus sensible l’absence de chevelure sur un crâne déprimé. Il avait en revanche plus de croix sur la poitrine que de cheveux au front ; mais si sa haute position lui assurait le privilège d’être bien accueilli dans les familles, elle ne le préservait pas d’une baisse considérable dans ses succès auprès des femmes. Ses passions, restées vives, n’ayant plus le don de se faire partager, avaient empreint d’une tristesse hautaine la physionomie et toute l’attitude du personnage.

Il se présenta avec une grande science des bonnes manières. On eût dit qu’il avait passé sa vie en France dans le meilleur monde ; telle fut du moins l’opinion de la marquise. Un observateur moins prévenu eût remarqué que le trop est ennemi du bien, que le comte parlait trop grammaticalement le français, qu’il employait trop rigoureusement l’imparfait du subjonctif et le prétérit défini, qu’il avait une grâce trop ponctuelle et une amabilité trop mécanique. Il remercia vivement la marquise des bontés qu’elle avait pour son neveu et affecta de le traiter devant elle