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Page:Sand - Francia.djvu/64

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— Auprès de ta belle hôtesse ? Tu la plaideras bien tout seul !

— Non ! auprès de notre père.

— Le père a bien le temps de s’occuper de toi ! Il est en train de faire un roi de France ! Fais-toi oublier, c’est le mieux ! Tu es bien ici, restes-y longtemps.

Mourzakine comprit que le coup était porté. La marquise avait plu à Ogokskoï, et lui, Mourzakine, avait encouru la disgrâce de son oncle, celle du maître par conséquent. — À moins que la marquise… ; mais cela n’était point à supposer, et Mourzakine était déjà assez épris d’elle pour ne pas s’arrêter volontiers à une pareille hypothèse.

Il s’efforça de s’y soustraire, de faire bon marché de sa mésaventure, de consommer l’œuvre de séduction déjà entamée, d’être pressant, irrésistible ; mais ce n’est pas une petite affaire que le mécontentement d’un oncle russe placé près de l’oreille du tsar ! C’est toute une carrière brisée, c’est une destinée toute pâle, — toute noire peut-être, car, si le déplaisir se change en ressentiment, ce peut