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Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/162

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LE PRINCE.

J’espère que son caractère a plus d’énergie !

LE PRÉCEPTEUR.

Je l’ai mandé souvent à votre altesse, une incroyable énergie !

LE PRINCE.

Son pauvre père ! C’était un esprit timide… une âme timorée. Bon Julien ! quelle peine j’eus à le décider à garder ce secret à son confesseur au lit de mort ! Je ne doute pas que ce fardeau n’ait avancé le terme de sa vie…

LE PRÉCEPTEUR.

Plutôt la douleur que lui causa la mort prématurée de sa belle et jeune épouse…

LE PRINCE.

Je vous ai défendu de m’adoucir les choses ; monsieur l’abbé, je suis de ces hommes qui peuvent supporter toute la vérité. Je sais que j’ai fait saigner des cœurs, et que ceci en fera saigner encore ! N’importe, ce qui est fait est fait… Il entre dans sa dix-septième année ; il doit être d’une assez jolie taille ?

LE PRÉCEPTEUR.

Il a plus de cinq pieds, monseigneur, et il grandit toujours et rapidement.

LE PRINCE, avec une joie très-marquée.

En vérité ! Le destin nous aide en effet ! Et la figure,

est-elle déjà un peu mâle ? Déjà ! Je voudrais me faire illusion à moi-même… Non, ne me dites plus rien ; je le verrai bien… Parlez-moi seulement du moral, de l’éducation.

LE PRÉCEPTEUR.

Tout ce que votre altesse a ordonné a été ponctuellement exécuté, et tout a réussi comme par miracle.

LE PRINCE.

Sois louée, ô fortune !… si vous n’exagérez rien, mon-