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Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/104

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Des personnes qui connaissent Gambetta nous disent qu’il va tout sauver. Que Dieu les entende ! Je veux bien qu’il en soit capable et que son nom soit béni ; mais n’est-ce pas une tâche au-dessus des forces d’un seul homme ? Et puis ce jeune homme connaît-il la guerre, qui est, dit-on, une science perdue chez nous ?


Mercredi 12 octobre.


On n’a pas le cœur à se réjouir ici aujourd’hui ; c’est la révision, c’est-à-dire la levée sans révision des gardes mobilisées : elle se fait d’une manière indigne et stupide ; on prend tout, on ne fait pas déshabiller les hommes ; on ne leur regarde pas même le visage. Des examinateurs crétins et qui veulent faire du zèle déclarent bons pour le service des avortons, des infirmes, des borgnes, des phtisiques, des myopes au dernier degré, des dartreux, des fous, des idiots, et l’on veut que nous ayons confiance en une pareille armée ! Un bon tiers va remplir les hô-