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Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/156

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influence et sapé leur autorité par la base. Je ne les crois pas capables d’une telle ineptie ; je crois simplement qu’ils ont été surpris par les événements, et que, dans une fièvre de patriotisme, le gouvernement de Paris s’est dévoué, sans espoir de vaincre, à la tâche de mourir.

Vous verrez, m’écrivent des pessimistes, que ces hommes voudront prolonger la lutte pour allonger leur rôle et occuper la scène à nos dépens. Non, cela n’est pas possible. Ce serait un crime, et je crois à leur honneur ; mais j’avoue qu’en principe le rôle qu’ils ont accepté est un immense péril pour la liberté sans être une garantie pour la délivrance, et que, sous prétexte de guerre aux Prussiens, beaucoup de Français mauvais ou incapables peuvent satisfaire leurs passions personnelles, ou nous jeter dans les derniers périls. Du pouvoir personnel qui nous a perdus, nous pouvons tomber dans un pire ; il suffirait qu’il fût égal en imprévoyance et en incapacité pour nous achever. Il y a un mot banal, insupportable, qui sort de