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Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/160

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stituent en France une infime minorité dont on aura partout raison à un moment donné.

Pourquoi la république, disent les autres, ferait-elle cause commune avec un parti qu’elle appelle aussi l’ennemi ? Ce parti-là, les républicains d’aujourd’hui l’appellent la réaction. Il faut bien se servir encore de ce vocabulaire suranné ; quand donc, hélas ! en serons-nous débarrassés ? Les réactionnaires se composent des légitimistes, des orléanistes, des bonapartistes et des cléricaux, qui sont ou légitimistes, ou orléanistes ou bonapartistes, mais qui tiennent tous plus ou moins pour le principe d’autorité monarchique et religieuse. La prétendue réaction, c’est donc toute une France par le nombre, une majorité flottante entre les trois drapeaux et prête à se rallier autour de celui qui lui offrira plus de sécurité, — ce qui est prévoyant et rassis, commerçant, ouvrier, industriel, fonctionnaire, artiste, paysan. C’est ce qu’on appelle la masse des honnêtes gens, c’est ce qu’il ne faudrait qualifier ni d’honnête ni de malhonnête ;