Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/170

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cela des ailes. Il faut donc en prendre notre parti, il faut aimer et respecter le paysan quand même.


Guenille, si l’on veut, ma guenille m’est chère.


Nous devons à la brutalité de ses appétits la remarquable oblitération qui s’est faite, depuis vingt ans surtout, dans notre sens moral. Nous avons donc grand sujet de nous plaindre des immenses erreurs où l’esprit de bien-être et de conservation nous a fourvoyés. De là, chez ceux qui protestaient en vain contre ce courant troublé, un grand mépris, une sorte de haine douloureuse, une protestation que je vois grandir contre le suffrage universel. Je ne sais si je me trompe, la république nouvelle aimerait à l’ajourner indéfiniment, elle songerait même à le restreindre ; elle reviendrait à l’erreur funeste qui l’a laissée brisée et abandonnée après avoir provoqué le coup d’État ; pouvait-il trouver un meilleur prétexte ? Encore une fois, les républi-