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Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/267

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et la première pensée qui se présente à l’esprit est qu’elles sont payées par la Prusse. On saura plus tard si ce sont des fous ou des traîtres. Quels qu’ils soient, ils tuent, ils provoquent la tuerie : ce ne sont pas des Français, ou ce ne sont pas des hommes.

On parle d’armistice et même de capitulation. Ces émeutes rendent peut-être la catastrophe inévitable. Les journaux anglais annoncent la fin de la guerre. Le gouvernement de Bordeaux s’en émeut et nous défend d’y croire. Ne lui en déplaise, nous n’y croyons que trop. La misère doit sévir à Paris. On a beau nous le cacher, nos amis ont beau nous le dissimuler, cela devient évident. Le bois manque, le pain va manquer. L’exaltation des clubs va servir de prétexte à ce qui reste de bandits à Paris, — et il en reste toujours, — pour piller les vivres et peut-être les maisons. La majorité de la garde nationale paraît irritée, et blâme la douceur du général Trochu. Le général Vinoy est nommé gouverneur de Paris à sa place. Est-ce l’énergie, est-ce la