Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/70

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Nous lisons tout au long la relation de Jules Favre, son entrevue avec M. de Bismarck. C’est une belle page d’histoire ; c’est grand, c’est ému ; puis le talent du narrateur aide à la conviction. Bien dire, c’est bien sentir. Il n’y a donc pas de paix possible ! Une voix forte crie dans le haut de l’âme :

— Il faut vaincre.

— Une voix dolente gémit au fond du cœur :

— Il faut mourir !


30 septembre.


Les enfants nous forcent à paraître tranquilles. Ils jouent et rient autour de nous. Aurore vient prendre sa leçon, et pour récompense elle veut que je lui raconte des histoires de fées. Elle n’y croit pas, les enfants de ce temps-ci ne sont dupes de rien ; mais elle a le goût littéraire, et l’invention la passionne. Je suis donc condamnée à composer pour elle, chaque jour pendant une heure ou deux, les romans les plus inatten-