Aller au contenu

Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

possède un puits profond et abondant encore ; l’eau est belle et claire. Nous nous faisons une fête de nous y plonger demain ; nous n’espérions pas ce bien-être à Boussac. Ces Marchois nous sont décidément très-supérieurs.


5 octobre.


Grâce au bain, à la belle vue et surtout aux excellents amis qui nous comblent de soins et d’affection, nous resterions volontiers ici à attendre la fin de l’épidémie, qui ne cesse pas à Nohant : les nouvelles que nous en recevons sont mauvaises ; mais nous avons un homme avec nous, un homme inoccupé qui veut retourner au moins à La Châtre pour n’avoir pas l’air de fuir le danger commun, puisque le danger approche. Il voulait nous mener, mère, femme et enfants, dans le Midi ; nous disions oui, pensant qu’il y viendrait avec nous, et attendrait là qu’on le rappelât au pays en cas de besoin. Par malheur, les événements vont vite,