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LXXXII

Elle courut à la demeure d’Hermann, voulant s’habituer à la vue de son bonheur. Elle le trouva consterné. Bertha était malade ; le chagrin que l’enlèvement de sa fille lui avait causé avait allumé la fièvre dans son sang. Elle avait le délire et redemandait sans cesse avec des cris l’enfant qu’elle tenait dans ses bras sans la reconnaître. Zilla courut chercher des plantes salutaires et guérit la jeune femme. La joie revint dans le chalet ; mais Zilla resta honteuse et triste : elle y avait fait entrer la douleur.

LXXXIII

Elle crut que maître Bonus s’en ressentait aussi : il ne parlait presque plus et ne pouvait marcher. « Il n’est pas malade, lui dit Hermann ; il n’a pas eu de chagrin, il n’a pas compris le nôtre. Il n’a d’autre mal que la vieillesse. Il ne veille plus et ne dort plus. Ses heures sont noyées dans un rêve continuel. Il ne souffre pas, il sourit toujours. Nous croyons qu’il va mourir, et nous avons