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Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/245

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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

— Vous prenez mon frère pour une tête en feu ! vous ne le connaissez pas.

— Je le connais mieux que vous. Il suffit d’avoir vu ses yeux se fixer malgré lui sur madame de Sévigny pour être bien sûr qu’il y pense et qu’il y pensera longtemps.

— Longtemps ! toujours peut-être ! Vous croyez ça, vous ?

Il y avait plus d’inquiétude que de dénégation dans les interrogations de Corisande. Octave vit qu’il avait touché juste. Il ajouta :

— Madame de Sévigny est enthousiaste aussi ; vous avez dû vous en apercevoir.

— Elle a le cœur sur la main, reprit Corisande. C’est une femme qu’on peut bien aimer à première vue.

— Alors vous ne vous étonnez pas de ma jalousie ?

— Vous m’avez dit que vous ne l’aimiez plus.

— Je vous ai dit que je n’étais sûr de rien quant à mes sentiments pour elle. Par moments, je me crois guéri, et, tout d’un coup, je me sens furieux d’avoir un rival.