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Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/258

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en a pleuré ? Il n’est donc pas méchant, et il faut le désabuser sans se courroucer contre lui. D’ailleurs, il est notre hôte et tu as eu tort de ne pas lui envoyer plus tôt Lucien pour le ramener à la maison. Je vas le chercher ; j’espère bien qu’il n’osera pas m’entretenir des sottises qu’il t’a débitées à propos de notre cousine Hortense ; mais, s’il le fait, je te promets de lui répondre avec douceur et d’être sage pour deux.

— Mais que lui direz-vous pour éviter cette querelle que je crains toujours ?

— Je lui dirai que j’ai trente-huit ans, que je suis pauvre et que je ne compte jamais rencontrer l’occasion de revoir madame de Sévigny.

— Pourrez-vous lui jurer, reprit Corisande s’efforçant de lire dans les yeux de son frère, que vous n’avez point l’idée de vous remarier ?

— Parfaitement ! reprit le chevalier avec plus de vivacité qu’il n’était nécessaire ; car, si j’avais une pareille idée, je la chasserais comme il me convient de le faire. Reste là, amuse la petite pour qu’elle ne me suive pas. Tu dis que tu as vu ce beau capitaine s’en aller du côté des écluses ? J’y vas bien vite !