Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/270

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bien que je ne bavarderai pas sur ce chapitre ; je ne vois personne… et je ne suis pas né bavard, moi ! Allons, nous voici arrivés ; vous dînerez avec nous, n’est-il pas vrai ?

— Eh bien, non ! dit Octave ; cela m’est impossible.

— Impossible tout de bon ?

— Vous allez en être juge ! Dites-moi, mon cousin, est-ce bien décidé que vous ne viendrez pas demain au château ?

— C’est bien décidé.

— Alors… nous ne nous reverrons peut-être jamais ; car mon congé finit dans peu de jours, juste le temps nécessaire pour que je rejoigne mon régiment, qui, je l’espère, ne restera pas longtemps sans rentrer en campagne. Que j’y rencontre le boulet fondu pour moi ou que je traîne encore dix ans celui qui me lie à une dépendance dont je suis las, il est bien probable que, si nous nous retrouvons quelque jour, j’aurai alors la moustache grise et le cœur desséché. Eh bien, au moment de vous dire un adieu, sinon éternel, du moins absolu sous cer-