Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/28

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quelque degré d’une des puissances du jour, Octave eût pu espérer mieux. Il était brave comme un lion ; mais il manquait d’instruction militaire, et, n’ayant pas, de bonne heure, appris à apprendre, il ne cherchait pas à étendre sa capacité. Il était, en outre, d’un caractère assez difficile. Aigri par le malheur dès son jeune âge, et tenant peut-être un peu, par nature, de l’esprit de contradiction du marquis son grand-oncle, il était mécontent de parti pris. Au lendemain d’une victoire, il trouvait toujours à redire ; on eût dû lancer la cavalerie plus tôt ou plus tard, tourner certaine position, attaquer telle autre ; tout le monde avait fait des fautes, et le général en chef plus que tout le monde. Il résultait de là pour lui des discussions, des querelles, des duels et des ennemis. Il avait maltraité plus d’un adversaire et reçu plus d’une blessure, sans compter celles du champ de bataille ; et, malgré d’éminentes qualités et de bons services, il avait mérité l’épithète soldatesque de mauvais coucheur.

En dépit de ces travers et de ces vicissitudes, Octave était un beau et honnête garçon, doué de beau-