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Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/38

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Octave, ordinairement si morose dans ses idées sur l’avenir, n’était pas sans espérance personnelle quant à l’issue de l’événement testamentaire. Il avait poussé la fierté jusqu’à ne demander jamais rien à son grand-oncle, même dans ses plus grandes détresses, et il lui avait toujours écrit une fois par an pour lui rendre un hommage désintéressé. Le vieux marquis faisait grand cas de cette conduite, et le lui avait fait sentir dans ses réponses. Il l’avait même admis à lui faire une ou deux fois sa cour et à voir sa bibliothèque et quelques pièces de son laboratoire. Octave n’avait pu résister au désir de contredire et de railler un peu les manies du châtelain, et celui-ci, tout irritable et entier qu’il était, n’avait point paru mécontent de rencontrer enfin un prétendant à son héritage qui osât lui tenir tête.

— À la bonne heure ! lui avait-il dit d’un air demi-bienveillant, demi-narquois ; au moins, toi, tu as ton franc parler, mon neveu !

Était-ce encouragement ou menace ? Octave, jugeant l’oncle par lui-même, se flatta d’avoir conquis son estime par la franchise. D’ailleurs, il avait cru