Aller au contenu

Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
75
LA FAMILLE DE GERMANDRE.

déclarer en pure perte, et elle feignit une grande impatience de voir arriver le chevalier.

— Allons, décidément, lui dit Octave avec dépit, l’homme de campagne vous tient au cœur, ma belle cousine ! Il n’y a pas moyen de vous parler, n’est-ce pas ? J’avais pourtant des choses sérieuses à vous dire.

— Vous, des choses sérieuses ? Allons donc, mon cher Octave ! est-ce que vous êtes malade ?

— Oui, très-malade ! malade de colère, d’amour et d’inquiétude.

— Eh bien, si vous m’en croyez, nous causerons une autre fois. Le temps qui nous reste avant la réunion pour la lecture ne suffirait pas pour ce que nous avons à nous dire.

— Peut-être ! On attend une parente en retard. On peut l’attendre encore une heure, et moi, d’ailleurs, j’aurai tout dit en un mot : Hortense, je vous aime ! Est-ce clair, et voulez-vous me répondre ?

— Alors je vous répondrai en un mot. J’ai de l’amitié, beaucoup d’amitié pour vous.

— Beaucoup d’amitié ? c’est là tout, décidément