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Page:Sand - La Ville noire.djvu/227

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tendant la main. Tonine n’est ni infirme ni défigurée. Je voulais savoir si votre amitié était au-dessus de tout, et je vois que vous méritez la sienne. À présent nous pouvons aller la trouver. Portez-moi un peu mon gros garçon, nous irons plus vite.

Lise marcha devant, mais, au lieu de s’engager dans le dédale des ruelles tortueuses de la Ville Noire, elle prit sur sa gauche un beau chemin neuf taillé dans le roc.

— Voilà un ouvrage nouveau qui fait grand bien aux transports de nos denrées, dit le voyageur.

— Et qui fait grand plaisir aux pères et mères de nos petits enfants. Nous ne craignons plus de les voir écraser par les chariots sous ces arcades où les moyeux touchaient les bornes. On peut laver et balayer le seuil des maisons ; la santé y gagne.

— C’est vrai que je trouve aux abords de la ville un air de dimanche, quoique nous soyons sur la semaine ; mais, par le chemin que vous me faites prendre, nous n’allons pas du côté de nos logis, et, avant de regarder les embellissements, je voudrais embrasser mon monde !