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Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/122

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sépulture qui convient à de hardis explorateurs. Allons, tout est prêt, suis-moi. Que la chose te plaise ou non, il ne t’est plus possible de reculer.

― Je ne vous suivrai pas ! m’écriai-je. Vous ne me fascinerez plus. Le crime que vous venez de commettre me délivre de votre ascendant odieux. Vous êtes un lâche, un assassin, un empoisonneur, et, si je ne vous regardais comme un fou…

― Que ferais-tu au père de Laura ? répliqua mon oncle. Veux-tu donc la rendre orpheline, et pourrais-tu à toi seul la ramener du fond de ces déserts ?

― Que voulez-vous dire ? Se peut-il que Laura… ? Non, non !… Vous êtes en démence !

― Regarde ! répondit Nasias, qui m’avait entraîné sur le pont.

Et je vis dans un nimbe d’azur l’angélique figure de Laura debout sur la première marche de l’escalier extérieur, et s’apprêtant à sortir du brick.

― Laura, m’écriai-je, attends-moi ! Ne t’en va pas seule !

Et je m’élançai vers elle ; mais elle mit un doigt