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Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/193

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volcanique avait produit des arborescences vitreuses qui semblaient couvertes de fleurs et de fruits de pierreries, et dont les formes rappelaient vaguement celles de nos végétaux terrestres. Ailleurs, les gemmes, cristallisées par masses énormes, simulaient l’aspect de véritables rochers dont les plateaux et les sommets étaient ornés de palais, de temples, de kiosques, d’autels, de monuments de toute sorte et de toute dimension. Parfois un diamant de plusieurs mètres carrés, poli par le frottement d’autres substances disparues ou transformées, brillait enchâssé dans le sol comme une flaque d’eau empourprée de soleil. Tout cela était surprenant, grandiose, mais inerte et muet, et peu d’instants suffirent à rassasier ma curiosité.

― Chère Laura, dis-je à ma compagne, tu m’avais promis de me ramener chez nous, et tu me montres un spectacle auquel j’avais renoncé sans aucun regret.

― Si je t’en eusse privé, reprit Laura, ne me l’aurais-tu pas reproché quelque jour ? Voyons, regarde bien pour la dernière fois ce monde de