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Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/200

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― Laura ! m’écriai-je en la pressant sur mon cœur, le charme funeste est détruit ; il n’y a plus de cristal entre nous, et le véritable attrait commence. Je te vois plus belle que je ne t’ai jamais vue en rêve, et je sens que c’est avec tout mon être que je t’aime désormais.

Mon oncle Tungsténius et Walter vinrent bientôt me féliciter du choix que Laura, au moment d’être engagée avec un autre, avait bien voulu faire de moi.

J’appris d’eux que, la veille, mon chagrin avait décidé ma cousine à se prononcer, et que, dès les premiers mois, elle avait dit à son père sa préférence pour moi. À peine arrivé, le bonhomme Christophe, rencontré effectivement par moi dans la galerie minéralogique, mais si étrangement travesti en Persan dans mon imagination, avait été mis au courant de nos secrets de cœur. Ignorant ce qui se passait entre Laura et lui, je m’étais retiré fort troublé dans ma chambre, où, après avoir vainement essayé de me calmer en lisant alternativement un conte des Mille et une Nuits et la re-