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Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/39

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porte ouverte. Elle fuyait ou plutôt elle volait dans un espace lumineux où je la suivais sans savoir où j’étais, ni de quelle clarté fantastique j’étais ébloui.

La fatigue m’arrêta et me vainquit au bout d’un temps dont la durée me fut complètement inappréciable. Je me laissai tomber avec découragement. Ma cousine avait disparu.

― Laura ! chère Laura ! m’écriai-je avec désespoir, où m’as-tu conduit, et pourquoi m’abandonnes-tu ?

Je sentis alors la main de Laura se poser de nouveau sur mon épaule, et sa voix me parla encore à l’oreille. En même temps, la voix perçante de l’oncle Tungsténius disait dans le lointain :

― Non, il n’y a pas d’hypo… po… pothèse en tout ceci !

Cependant Laura me parlait aussi, et je ne la comprenais pas. Je crus d’abord que c’était en italien, puis en grec, et enfin je reconnus que c’était dans une langue tout à fait nouvelle, qui peu à peu se révélait à moi comme le souvenir d’une autre