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Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/47

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fines et tendres verdures de chrysoprase pour des bosquets, et ces efflorescences cristallines de pyromorphite pour des tapis de mousses veloutées caressant les bords du ravin de l’agate aux mille couleurs ; mais ceci n’est rien.

» Avançons un peu, tu découvriras les océans de l’opale où le soleil, ce diamant embrasé dont tu ne sais pas la puissance créatrice, se joue dans tous les reflets de l’arc-en-ciel. Ne t’arrête pas dans ces îles de turquoise, plus loin sont celles de la tendre lazulite et du lapis tout veiné d’or.

» Voici la folle labradorite qui fait miroiter ses facettes tour à tour incolores et nacrées, et l’aventurine à pluie d’argent qui montre ses flancs polis, tandis que la rouge et chaude almandie, chantée par un voyant qui s’appelait Hoffmann, concentre ses feux vers le centre de sa montagne austère.

» Quant à moi, j’aime ces humbles gypses roses qui se dessinent en longues murailles superposées jusqu’aux nues, et ces fluorites légèrement teintées de plus fraîches couleurs, ou encore les blocs de l’orthoclase, qu’on appelle chez nous pierre de