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Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/99

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assez vite aux petits souverains, et que mes cristaux montés en cuivre leur tournèrent également la tête.

» De succès en succès et d’échanges en échanges, j’arrivai à posséder des gemmes d’une grande valeur et à pouvoir m’adresser aux riches des contrées civilisées. Alors, je rendis à ma maison de commerce bon compte de ma mission ; je lui assurai d’utiles relations avec des peuples barbares que j’avais visités, et, sans cesser de lui être utile, je me créai pour mon compte une autre industrie qui fut de vendre ou de troquer de véritables pierres précieuses. À ce métier, je suis devenu un savant lapidaire et un brocanteur habile ; j’ai fait ma fortune.

» Je pourrais donc me reposer désormais, avoir un palais à Ispahan ou à Golconde, une villa au pied du Vésuve, ou un château féodal sur le Rhin, et manger mes rentes d’une façon princière sans m’inquiéter du pôle Nord ou Sud, et sans m’occuper de ce qui se passe dans ta cervelle ; mais je ne suis pas l’homme du repos et de l’insouciance : la