Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/12

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gratitude et lui faisait ses adieux en jetant des présents sur la scène. Il y avait de tout, depuis des bouquets jusqu’à des boudins. Chaque métier donnait un spécimen de son industrie, des étoffes, des bas, des bonnets de coton, des ustensiles de ménage, des aliments, des souliers, chapeaux, fruits, objets de coutellerie, que sais-je ? Le théâtre en était couvert, et quelques-uns furent attrapés au vol par les musiciens, qui ne les rendirent pas. Je n’ai pas besoin de vous dire que cet usage patriarcal est presque oublié aujourd’hui.

Tout alla bien au commencement de notre voyage.

Bellamare ; sacrifiant son impatience d’avancer, consentit à traverser l’Italie, où nous fîmes, cette fois, quelques stations assez fructueuses. Nous y jouâmes l’Aventurière, Il ne faut jurer de rien, les Folies amoureuses, le Verre d’eau, la Vie de bohème, Adrienne Lecouvreur, un Duel sous Richelieu, la Corde sensible, Jobin et Nanette, je ne sais quoi encore. À cette époque, M. Scribe, qui commençait à n’être plus de mode en France, faisait fureur à l’étranger, et, dans quelques petites localités, nous dûmes mettre en vedette sur l’af-