Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/179

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petits enfants que j’ai perdus… Mais parlons des autres, si ça ne vous fait rien !

— Moi, dit Bellamare, je pensais à vous tous, et jamais je ne vous ai si bien appréciés tous. Mon amitié pour vous se mêlait à mon sentiment d’artiste, et j’ai dû rabâcher souvent à mon insu cette réflexion qui ne me sortait pas de la tête : « Quel dommage qu’il n’y ait pas là un public éclairé pour voir comme ils sont beaux et dramatiques ! » Sérieusement, je prenais machinalement note de tous les effets. J’étudiais les guenilles, les poses, les groupes, les aberrations, l’accent, la couleur et la forme de toutes ces scènes de désespoir, d’héroïsme et de folie !

— Et moi, dit Impéria, j’entendais continuellement une musique mystérieuse dans le vent et dans les vagues. À mesure que je m’affaiblissais, cette musique prenait plus de suite et d’intensité. Un moment est venu, c’est durant les derniers jours, où j’aurais pu noter des motifs admirables et des harmonies sublimes.

— Moi, dit Lambesq, j’étais irrité par le bruit sec que rendaient les pierres amoncelées par nos travaux d’installation quand le vent les disper-