Aller au contenu

Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/312

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lage et sacrifiant tout au devoir filial, se purifiait et se rendait à son insu digne de moi… Et vous, attachée aux pas de celui que vous aimez, vous regardiez ses fautes, vous partagiez ses misères, et vous ne vous découragiez pas !

— Ne parlons plus de moi, dit Impéria, songeons à ce que vous devez faire pour que nous soyons tous heureux.

— Je veux parler à Bellamare, répondit vivement madame de Valdère.

C’était inutile, Bellamare m’avait rejoint dans le boudoir. Il avait tout entendu, il était comme suffoqué par la surprise ; puis, saisi tout à coup d’une grande exaltation, il s’élança dans le salon, et, s’adressant à madame de Valdère et à Impéria :

— femmes honnêtes ! s’écria-t-il, que vous êtes cruelles sans le savoir ! Que de fautes, que de souillures vous nous épargneriez si vous nous preniez pour ce que nous sommes en amour, des enfants prêts à recevoir l’impulsion qu’on leur donne !… Impéria ! Impéria ! si j’avais soupçonné plus tôt… Voilà ce que c’est que de se trop défendre de la fatuité ! voilà ce que c’est que de n’être ni avantageux, ni égoïste, ni calculateur en rien !