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Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/65

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qui sacrifiaient, dit-on, des rats et des chouettes à un dieu inconnu.

Nous fûmes installés tous dans deux chambres, mais si vastes, que nous aurions pu nous y livrer à des exercices d’hippodrome. Des tapis d’Orient un peu fanés, mais encore très-riches, divisaient en plusieurs compartiments la chambre des femmes, leur permettaient d’avoir chacune un chez-soi. Dans celle des hommes, une énorme natte d’aloès divisait l’espace en deux parts égales, une pour dormir, l’autre pour se promener. En fait de lits, des divans et des coussins à profusion ; pas plus de draps et de couvertures que dans la chambre bleue.

Le prince, après nous avoir souhaité le bonsoir, disparut, et le moine cuisinier nous apporta du café et des conserves de rose. Nous pensâmes que c’était l’usage avant le repas, et nous attendîmes un souper qui ne vint point. On se jeta sur les confitures, et, comme nous étions très-fatigués, on s’en contenta, espérant être dédommagé par le déjeuner du lendemain.

Dès la pointe jour, me sentant très-dispos quand même, je courus voir le pays avec Léon. C’était un